Sommaire
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Les assauts du démon
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Un petit colloque avec le diable
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C’est la marque du martyre
Les assauts du démon
Pour éviter les illusions et les
artifices du démon qui se présente parfois à Marie-Julie sous les
formes les plus hypocrites et les plus variées, elle demande de
temps en temps pendant l'extase, de l'eau bénite avec laquelle elle
se signe et avant de parler, elle invoque les lumières de
l'Esprit-Saint. S'il vient à elle un Saint qu'elle ne connaît pas
encore, elle l'oblige à un acte d'amour envers le Sacré Coeur de
Jésus, si c'est le démon, il prend aussitôt la fuite. Le démon est
facilement reconnu par elle maintenant. S'il apparaît avec une
croix, elle est tordue, s'il a une auréole, il manque des rayons.
Le démon a tracassé Marie-Julie de
bien des manières ; il l'a aussi battu en lui laissant des traces de
ses coups. Il lui est même arrivé à la Sainte Table de ne pouvoir
desserrer les dents, mais l'Abbé David, sachant ce que cela voulait
dire approchait la Sainte Hostie de sa bouche et en présence du
Corps du Divin Sauveur, Satan était obligé de lâcher prise et
Marie-Julie pouvait ainsi communier malgré les efforts de l'enfer.
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Un petit colloque avec le diable raconté par Marie Julie
J'ai bourré Quéquet et je lui ai dit
:
- Tu t'embellis pour venir me
voir et me tromper, tu n'est qu'un masque et une masse de péchés.
Tout le sale qui est caché par dessous passe malgré toi par dessus.
Tu crois avoir une belle couverture blanche, mais elle est toute
noire et toute souillée, et partout je te reconnais.
Il dit :
- Si je prends cette belle
façonnerie en dentelle, je te séduirai.
- Tu es trop laid, ne viens plus
sur la Terre.
- J'en suis bien obligé car le
plus grand parti m'y appelle.
- Eh bien ! moi, je te maudis. Ta
voix ne me fait pas grand peur.
- Oh ! j'ai grand soif, dit-il.
- Viens, grand chien noir, je vais te donner à boire (c'était
de l'eau bénite).
Il criait en se sauvant :
- Ça me brûle.
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C’est la marque du martyre
" Le démon me laisse ben tranquille maintenant
",
nous dit-elle un jour, sur la fin de sa vie. Il revint pourtant,
surtout après le 2 février 1940 où Marie-Julie s’était offerte une
fois de plus à rester encore pour les pécheurs.
Elle sauvait les âmes ! Elle ne mourrait donc
jamais, cette petite femme qui lui arrachait sa proie ! Aussi
l’esprit du mal voulut-il tenter un dernier assaut : des bruits
insolites sont entendus tout d’abord dans la chaumière. " N’ayez
pas peur, ma petite sœur, dit Marie-Julie à sa garde, il ne
vous fera pas de mal ! "
C’est la nuit, Satan est là, dans la cellule,
près de celle qu’il voudrait bien anéantir. Il ne peut la toucher !
Mais, il la fixe de son regard d’enfer. La garde entend Marie-Julie
gémir, puis s’écrier avec angoisse " Je ne puis soutenir ce
regard " Satan avait disparu.
Remarquant un jour sur le cher visage des traces
de blessure :
" Vous êtes tombée, Marie-Julie ? "
" Oui, je sais pas comment, je crois ben que
c’est le démon qui m’a poussée. "
" Le démon ! Justement, j’ai là de l’eau
bénite prise à l’église ce matin. "
" Oh ! Mettez-en partout ! Commencez là "
et elle me montrait la cellule.
" C’est Dieu, dit-elle ensuite, qui vous a
donné cette pensée de l’eau bénite. "
Comme je faisais alors de nouveau allusion aux
cicatrices de sa chute récente sur la joue gauche :
" C’est la marque du martyre " dit-elle.
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