Sommaire
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Sa vie est écrite au
Livre de Vie
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Marie-Julie au Ciel
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Le clou d’or
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Marie Julie dit son nom
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Adieux aux petites fleurs
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Les deux fleurs
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Colloque avec Notre Seigneur
Sa vie est écrite au
Livre de Vie
" Je
récompenserai Marie-Julie de toutes les souffrances qu’elle a
acceptées avec tant de foi et de résignation, disait en 1916 Notre Seigneur à Marie des
Pyrénées (morte en 1918). Sa vie est
écrite au Livre de Vie qui paraîtra au Jugement dernier, aux yeux du
monde entier, car ses vertus sont Inconnues des hommes, mais Dieu
les connaît. Sa vie n’a été qu’un martyre continuel et perpétuel.
Elle M’a suivi au Calvaire, et elle connaît toutes les tribulations
de Ma Vie, elle connaît Ma Passion mieux qu’un théologien. Elle
connaît Mes angoisses, Mes souffrances, et elle a mis un baume à Mes
Plaies, toutes les fois que Je le lui ai demandé. Heureux ceux qui
suivent sa voie ! "
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Marie-Julie au Ciel
C’était le 1er novembre
1938, j’arrivai à La Fraudais de bonne heure le matin, peu après le
retour de l’extase où en cette solennité, Notre Seigneur donnait à
Marie-Julie de contempler les siens dans la gloire.... Assise sur la
petite chaise, devant son lit, elle était d’ordinaire toujours très
en possession d’elle-même, mais non pas ce jour-là ! car, elle
semblait au contraire ne pouvoir se contenir. Dans l’excès de son
bonheur, l’âme toute vibrante, elle répétait sans cesse " Que Jésus est bon ! Que Jésus est bon ! Que je suis heureuse ! Oh
que Jésus est bon ! " et comme enivrée d’amour elle redisait
encore : " Que Jésus est bon ! Et que je suis heureuse ", car
dans son émoi, elle ne trouvait pas d’autres mots.
Je hasardai enfin " Vous avez vu le
ciel, Marie-Julie ? "
" Oui, ma petite amie. "
" Et tous les
vôtres ? "
" Tous les miens "
" Père, Mère, Angèle ? "
" Et Rose ... tout le ciel. "
" Et encore ? "
" Je suis montée à la chupe
du Paradis. "
" Au sommet ?... et là ? "
" J’ai vu trois Saintes. "
Il était question de cette gloire
suprême où sont les plus grands Saints de l’Église catholique.
" Trois Saintes, Marie-Julie ! je
vais deviner qui : Saint Joseph ? "
" NON, (avec fermeté) Il est plus
haut ! "
" Alors Sainte Marie Madeleine ? "
" Oui, Sainte Marie Madeleine ! "
" Sainte Catherine de Sienne ? "
" Oui ... Oui. " (très vite)
" La troisième ? "
Marie-Julie ne répondait pas. Que
signifiait ce silence un tel Bonheur ?
" Déjà, J’ai élevé l’âme
au-dessus de la Terre, disait Notre Seigneur,
le 5 mai 1938, Je l’ai appelée dans la hauteur des cieux où Je la
placerai un jour, pas de suite, mais dans quelques heures, dans
quelques jours. "
Jésus lui avait révélé ce matin là,
la gloire qui l’attendait ?
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Le clou d’or
Notre-Seigneur me fit passer dans le
second Ciel. Il alla sur un trône particulier. Le Père Éternel
descendit, apportant une belle fleur tenue par une chaîne très
riche. On y lisait : Fleur d'appel à Jésus par le Père Éternel.
- Voilà, ma fille, dit le Père
Éternel, ce que Je t'offre aujourd'hui.
Jésus invita son Père à s'approcher
plus près de son trône adorable. Le Père Éternel est descendu
environné de toutes les lumières de l'Esprit Saint, II a donné
toutes ces lumières à son divin Fils et le Sacré-Coeur est devenu
resplendissant comme jamais je ne l'avais vu.
Mon coeur a ressenti cette
illumination. Tout était transfiguré, mon coeur était méconnaissable
tant l'amour l'enivrait.
- Merci mon Père de vos divines
lumières, dit mon Jésus, et toi, mon épouse, remercie mon Père de
t'avoir donné tant de lumières et de bonheur.
- Merci, mon Père Céleste.
Le Père Céleste me dit alors :
- Ma fille, ces lumières de mon
divin Fils seront des lumières pour ton coeur. Combien resteras-tu
de temps dans le Coeur de mon Fils ?
- Père Céleste, voulez-Vous me
demander par là combien durera mon amour ? Mon amour ne s'éteindra
jamais.
- Ma fille, aimes-tu bien à
reposer dans ce divin Coeur ?
- Je voudrais être à toutes les
heures de ma vie enfermée dans la plaie amoureuse de mon divin
Époux.
- Mon Fils, prenez son coeur
aujourd'hui pour toujours.
Jésus a levé sa main droite vers
son Père en disant :
- Votre sainte Volonté, mon Père,
est accomplie.
- Mon épouse, me dit Jésus, tu
seras à toute heure dans mon divin Coeur. Tu verras ses déchirements
cruels, tu verras aussi y couler mon amour puissant. Ton coeur est à
Moi. Laisse-Moi mettre un clou dans ton coeur.
- Mon tendre Époux, le voilà, il
est ouvert. Prenez-le, déchirez-le, il est à Vous, je ne le
reprendrai plus.
Mon coeur était ouvert, II l'a
présenté à son Père qui a dit aux Anges du second Ciel :
- Voilà le coeur de l'épouse de
mon très cher Fils. Venez adorer le Sacré-Coeur de Jésus qui repose
dans son coeur.
Puis le Père a béni le clou en
disant :
- Mon Fils, Je veux être présent
à l'immolation du coeur de votre épouse et Je veux voir la blessure
d'amour.
Mon Jésus a écarté toutes les fibres
de l'amour et le Père a fait un signe de croix sur mon coeur qui
s'est ouvert en croix par où la bénédiction avait passé. Là, Jésus
apporte un beau clou d'or resplendissant dont le haut formait la
croix. Il met ce clou dans le fond de mon coeur. En y passant, ce
clou n'a fait qu'augmenter mon amour pour l'Eucharistie et la Croix.
Alors, le Père s'est écrié :
- Ô mon Fils, qu'elle est belle
la blessure du coeur de votre épouse ! c'est la blessure d'amour.
Jésus a retiré le clou, après avoir
percé mon coeur deux fois. Le Père Éternel a pris le clou et l'a
regardé. Jésus, en le retirant avait attiré tout l'amour de mon
coeur. Alors, le Père a pris cet amour et l'a déposé près du Coeur
de Jésus et a dit :
- Fille de l'Esprit-Saint, tu
n'auras plus l'amour de toi-même, tu n'auras que l'amour seul de
Jésus.
Il a donné le clou à son Fils qui a
percé mon coeur une troisième fois ; II a percé en même temps le
sien car ils étaient confondus. J'ai senti un amour immense et cet
amour s'est arrêté dans la première blessure du bas.
Le Père a pris Lui-Même une chaîne
formant la Croix, l'a mise dans le Sacré-Coeur et dans le mien. et
nous avions le même amour.
29 janvier 1877
Cette extase lue en 1880 me donna
l'éveil sur la stigmatisation du coeur de Marie-Julie - Note du
docteur Imbert-Gourbeyre.
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Marie Julie dit son nom
Le Père Éternel me demande mon nom.
- Je suis Marie-Julie du
Crucifix, vierge de la Croix, l'insigne pécheresse, moi, Madeleine
repentante, contrite, pénitente et pardonnée, à qui mon cher Époux a
promis la grâce, à qui II a donné la fleur. Il m'a faite son épouse.
C'est moi qu'il va cueillir bientôt, la moisson de la Croix, de la
souffrance, de l'Eucharistie. C'est moi, Père Éternel, qui mourrai
dans le trésor de la Croix, qui expierai sur le Coeur de Jésus,
reposant sur le Coeur de Marie.
Oui, c'est moi à qui
Notre-Seigneur a promis la Sainte Eucharistie sur la Croix, c'est
moi qui étais là comme une pauvre en attendant du pain. Moi qui
mourrai bientôt, moi, à qui mon cher Époux a donné le germe
d'immortalité gravé sur mon coeur, cloué au trésor de Jésus. Moi,
pauvre Chananéenne, moi qui ai la couronne d'épines autour de mon
coeur et qui porte la fleur de Marie.
C'est sur mon coeur que Marie a
marqué son nom ; moi qui porte sur ma poitrine les lettres écrites
par mon cher Époux. C'est moi qui ai le bonheur insigne d'être tout
près de Jésus quand je souffre, moi, couverte de grâces.
Marie, répondez pour moi, je suis
indigne, c'est trop grave.
1er août 1876
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Adieux aux petites fleurs
Marie-Julie croyait alors à sa fin
prochaine et disait dans son extase :
- Je vais bientôt mourir, mais
avant d'entrer dans votre Coeur adorable, ô mon tendre Sauveur, je
veux dire adieu à la Terre pour ne plus y revenir. Oui, adieu aux
petites fleurs, consolation et charme de mon coeur, adieu aux brins
d'herbe des prairies qui montrent la puissance de Dieu, adieu aux
petits oiseaux qui chantent dans le buisson, adieu à la douce rosée
du soir qui vient rafraîchir les plantes et les tendres fleurs,
adieu à tout pour toujours.
Mon coeur, libre de tous biens
maintenant, va entrer dans le trésor de la Croix. Je vais être dans
la maison de votre Coeur, mon Jésus. La maison de votre divin Coeur
est un ciel sans nuages. Quel bonheur Vous me donnez, mon tendre
Sauveur, à moi, votre indigne Madeleine, qui n'ai mérité que des
châtiments et des souffrances. Mais profitons pour nous sanctifier
et nous purifier.
Mon bien-aimé Jésus, passez et
repassez dans toutes les fibres de mon coeur pour le rendre pur à
vos yeux. Si mon coeur n'est pas prêt à recevoir un don si précieux
que Vous lui destinez, différez de le lui donner. Je veux bien
souffrir tout ce que Vous voudrez pour achever de purifier mon
coeur.
Je dis un dernier adieu à la
Terre et à tous les amis de mon coeur. Je m'en vais dans la Patrie
du bonheur sans mélange avec mon séraphique Père et les Saints mes
protecteurs que j'ai connus par révélation.
22 septembre 1876
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Les deux fleurs
Notre-Seigneur :
- Dis-Moi ce qui t'attache encore
à la Terre.
- Mon cher Jésus, rien désormais
ne m'y attache sinon mon Père confident par reconnaissance parce
qu'il est mon chemin pour m'en aller dans mon éternité. J'ai tout
sacrifié.
- Aurais-tu d'autres regrets dans
ton coeur à me communiquer ?
- Oui, cher Jésus, celui de Vous
avoir tant offensé.
- Je t'ai pardonné, si Je ne
t'avais pas pardonné, que ferais-tu ?
- Je prierais.
- Et si la prière ne suffisait
pas ?
- Je pleurerais mes péchés.
- Et si tes larmes ne suffisaient
pas ?
- Je souffrirais.
- Et si la souffrance ne
suffisait pas ?
- Je Vous dirais : Mon cher
Jésus, prenez votre verge et frappez-moi.
- Si après avoir frappé, ça ne
suffisait pas ?
- Je Vous présenterais mon
misérable corps tout en lambeaux, tout déchiré, tout meurtri et je
Vous dirais : Voilà désormais tout ce que je peux Vous offrir.
- Toutes ces réponses t'ont
mérité une généreuse récompense. Mon Divin Coeur est consolé ! Je
serai généreux avec toi. Tu n'auras plus besoin de tes larmes pour
expier tes péchés : ils sont pardonnes. Tout est oublié ! La mort
t'effraie-t-elle ?
- Non, au contraire, elle est
douce, elle sourit à mon coeur.
- La mort n'est pas effrayante
mais c'est quand on est dans ma présence et que Je prononce la
sentence que c'est terrible.
- Mon cher Jésus, je sais que
Vous êtes infiniment miséricordieux et j'ai tout espoir.
- Veux-tu accepter deux fleurs
enveloppées dans un petit nuage et que tu ne peux pas très bien
distinguer ?
- Oui, mon cher Époux.
La première était plus grande que
l'autre. J'accepte les deux. Il lève alors le nuage et je vois que
la première était blanche, épanouie, qui renfermait une petite fleur
de chaque espèce d'arbres fruitiers.
- Je te l'offre, aujourd'hui en
invitant toutes les fleurs de la Terre de fleurir le jour de ta
mort. Cela te rappelle le jour promis de ta mort : un vendredi.
Accepte cette fleur, fixe les yeux de ton âme sur elle, jusqu'à ta
mort.
Cela ne se réalisera pas ainsi, car
la mort prochaine promise, et si ardemment attendue par Marie-Julie,
ne viendra pas : Toujours soumise, elle acceptera de prolonger son
existence pour souffrir et expier.
L'autre fleur était celle qui
m'accompagnera dans mon éternité. Elle est blanche. Il y a une
petite croix de fleurs puis une petite alliance qui retient les
petites fleurs de la croix.
- C'est la fleur de ton jugement,
la fleur de ton éternité. Je te la donne pure, le reflet de mon
amour la suivra partout.
- Pourquoi me la donnez-Vous
pour m'en aller dans mon éternité ?
- Parce que ta bonne Mère et ton
bon Ange te l'offrent pour ce jugement. Telle bonne Mère qui t'a
porté la Croix la première te donne cette fleur pour partage.
La Croix qu'elle te donne t'accompagnera à ce jugement, partout la
Croix ! Ton bon Ange gardien, qui tant de fois t'a offert des fleurs
pour faire ta méditation, sera présent à ce jugement, et enfin,
cette fleur représente l'état de ton coeur. Maintenant, donne-Moi
ces deux fleurs, que Je les cache dans mon Coeur.
1er décembre 1876
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Colloque avec Notre Seigneur
Le Bien-Aimé de mon âme demande mon
coeur. Il est juste que je Lui donne, II s'est épuisé pour me
nourrir, je ne puis rien Lui refuser.
- M'aimes-tu, dit le Seigneur ?
- Non, je ne puis Vous aimer sur
la Terre. Laissez-moi mourir pour Vous aimer d'un amour infini.
- Marie-Julie du Crucifix, viens
te loger dans ma plaie amoureuse.
- Je crains d'y aller à cause de
ma misère.
- Viens mon épouse crucifiée,
viens recevoir les douces consolations.
- Je le désire bien, mais en
passant par le Coeur de ma Mère pour secouer toutes mes misères.
- Mon épouse réjouis-toi, voilà
mon Sacré-Coeur et les portes du Ciel vont s'ouvrir.
- Je suis prête.
- Viens ma colombe, laisse la
Terre.
- Je suis si petite. Oh ! que je
crains de quitter mon bûcher !
- Mon épouse, combien M'aimes-tu
?
- Laissez-moi mourir pour Vous le
dire.
- Je t'ai choisie. Fais-toi
petite.
- Choisissez-moi une fleur et
j'ensevelirai tout mon corps petit sous la fleur.
- Voilà la fleur, c'est mon
Coeur.
- Je suis trop misérable.
- Tu es davantage mon élue.
- Laissez-moi creuser ma tombe
pour me dérober.
- L'heure va sonner, hâte-toi de
finir ta retraite.
- Commencez-la et je vais y
correspondre. Je m'ensevelis sous la fleur de Marie, je ne paraîtrai
plus jamais qu'aux yeux du Seigneur.
22 février 1877
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