La plupart des personnes ignorent probablement ce que renferment de mystérieux et de touchant les extases de Marie-Julie, celles surtout de chaque vendredi. Elles aimeront donc d'en connaître une analyse. Nous l'empruntons à une relation fidèle de M. E. de P., qui avait obtenu de Mgr Fournier l'autorisation d'assister aux manifestations surnaturelles de Blain. Notre ami a donc vu de ses yeux ce qu'il décrit.

- Une heure moins un quart. Marie-Julie est assise sur un fauteuil de paille, la tète appuyée sur son lit. Elle est oppressée. M. David dit que c'est du bonheur qu'elle éprouve de s'unir à son Sauveur.

On nous place sur des chaises et sur des bancs autour de la chambre, qui ne peut contenir que sept à huit personnes ; les autres, au nombre de sept, se mettent à la porte en dehors de la pièce.

Marie-Julie demande la bénédiction des prêtres qui, sur l'invitation de M. David, se lèvent, pendant que toute l'assistance imite Marie-Julie, en se prosternant pendant la bénédiction sacerdotale. Elle se rassied et presque aussitôt l'extase commence.

«Mon bien-aimé Jésus, je vous adore, je vous aime et je vous vois venir à moi tout plein d'amour et de tendresse ! Mon bien-aimé Jésus, cachez-moi dans ce saint amour ; mon cœur s'envole vers vous. Mon bien-aimé Jésus, recevez-moi. Viens vers moi, amour de mon cœur, transport d'amour ! Je n'ai pas mérité de posséder tant de bonheur ! Je serai près de vous, près de cette croix, cher trésor, époux bien-aimé ! Je vous donne mon cœur pour marcher sur vos traces. Faites-moi souffrir, car je languis d'amour. Mon cœur est à vous, renfermez-le dans le vôtre. C'est trop d'amour ! Donnez-moi des souffrances, des croix, mon époux du Calvaire».

La Servante de Dieu met ses mains derrière le dos. Elle continue ses effusions saintes. Elle assiste à l'agonie du Sauveur au jardin des oliviers. On le maltraite, on le condamne, on l'outrage, on le charge de sa croix. Marie partage les douleurs de son Fils. Marie-Julie mentionne la colonne de la flagellation, les traitements barbares infligés à Jésus-Christ. Elle, admire l'héroïsme de Véronique qui, bravant les soldats et les bourreaux, arrive jusqu'au divin Maître et lui essuie le visage couvert de sueur. D'après les paroles de l'Extatique, les saintes femmes, Madeleine en particulier, tentent certains, soulagements pour Notre Seigneur, que la tradition ne rapporte pas. Marie-Julie implore la clémence et le pardon de Jésus.

«Dépouillez-moi, dit-elle, de ma volonté, de ma liberté ; donnez-moi votre amour ; donnez-moi votre croix, vos épines et vos clous. Dépouillez-moi de tout ; revêtez-moi des habits, de la pauvreté ; .donnez-moi un vêtement aux pieds de votre croix : la pureté, la virginité. Pardon pour les pauvres pécheurs ; pour moi, mon bien-aimé Jésus !»

L'Homme de douleurs ne pousse pas un murmure, modèle accompli de patience, de résignation, de charité.

Marie-Julie se met à genoux et commence le chemin de la Croix, marchant en silence sur ses genoux et portant une croix mystique qui l'écrase et la fait marcher sous sa pesanteur avec une difficulté extrême. Elle fait, pendant le chemin de la Croix, au moins seize fois le tour de sa chambre. Elle porte une petite croix avec les deux mains au-dessus de l'épaule gauche.

Une heure vingt minutes. Première chute. Elle tombe la face contre terre et pleure. Après un certain temps, pendant lequel elle parle tout bas et prie, elle dit à haute voix :

«Mon bien-aimé Jésus, je vous adore et je vous aime. Je vous vois porter mes péchés dans votre tendresse et dans votre amour. Comment ne pas demander à souffrir, misérable pécheresse que je suis ! Mon bien-aimé Jésus me dit :

«Veux-tu souffrir davantage ? Veux-tu souffrir pour consoler mon divin Cœur ? Souffrir pour la conversion des pauvres pécheurs ?»

Oh ! trop heureuse de souffrir avec vous sur le bûcher du supplice de la croix. - Toujours et partout souffrir ! c'est là que je goûte mon bonheur ! Il faut que je souffre ! Oh ! préparez-moi des croix, des souffrances !»

Elle se remet à genoux et continue ainsi le chemin de la Croix, portant le bois mystique avec plus de peine et de fatigue qu'auparavant.

À une heure trente cinq minutes, deuxième chute. Elle parle tout bas, sanglote et prie. Sa petite croix est tombée à sa gauche, détachée d'elle. Puis elle dit tout haut :

«Mon bien-aimé Jésus, je vous adore, je vous vois et je vous suis. Depuis assez longtemps je vous offense ; vous avez assez longtemps souffert pour moi. Je vous promets, ô mon trésor, je vous promets de mourir plutôt mille fois que de vous offenser. - Jésus me montre ses plaies, il tombe la face contre terre et la croix se sépare de lui. O mon Père, ô Verbe éternel, je contemple vos plaies adorables ! Elles sont autant de voix qui crient pour demander des prières. - Prépare ton cœur, me dit le bon Jésus, dans sa tendresse, donne-moi ton amour ; j'ai vu que tu partages mes souffrances. Ce que je te ferai supporter, te conformant à ma volonté, appellera les grâces et les bénédictions du ciel».

«Je vois la plaie sanglante de son épaule ; combien elle est profonde et douloureuse !

- Je te dirai les prières qui allègent mes souffrances ; je désire que cette plaie soit connue de tous mes enfants.

Mon divin Jésus ouvre son Cœur.

- Les personnes pour qui tu pries, qu'elles viennent frapper à la porte de mon Cœur divin ; je purifierai par la douleur et des sacrifices ce que vous me demandez ».

Une heure trois quarts. Marie-Julie se met encore a genoux, reste quelques instants les regards fixés vers le ciel, referme les yeux et marche de nouveau sur les genoux. Elle s'arrête près de son fauteuil, s'appuie sur le curé de Savenay, auquel elle donne sa petite croix de 20 à 30 centimètres, fixe de nouveau ses regards vers le ciel. Elle est oppressée, elle sanglote, referme les yeux et, laissant sa petite croix entre les mains du prêtre, elle continue sa marche avec sa croix mystique et si pesante.

Une heure cinquante-cinq minutes. Elle tombe pour la troisième fois, la face contre terre, le haut des bras détaché parallèlement à la direction du corps. Elle sanglote. Après un certain temps de silence et de prières, elle parle de nouveau.

«Mon bien-aimé Jésus, je vous demande d'avoir part sur le Calvaire à vos souffrances. La croix de votre sacrifice se prépare. Cruels bourreaux, clouez-moi à la place de mon Jésus. C'est moi qui ai mérité toutes ces douleurs.»

Mon Sauveur me dit : «Viens sur ma croix»

«O tendre amour de la croix, quand on vous a goûté, on ne peut plus vous quitter. Etendez-moi sur ce gibet que j'embrasse ; couchez-moi sur ce bûcher. Je veux vivre et mourir sur la croix, sur la croix du Calvaire».

Elle essaie de se relever six fois et six fois elle retombe, toujours la face contre terre. Au septième effort elle se remet à genoux.

Marie-Julie continue ses invocations au divin Cœur de Jésus. Elle implore Marie et associe ses prières à celles de la Vierge sans tache.

Elle s'assied sur son fauteuil, les mains croisées sur sa poitrine. Elle assiste au couronnement d'épines, au crucifiement, et son langage est celui d'un ange réclamant les tourments du Roi éternel des siècles consommant son holocauste réparateur. Elle ouvre les bras et lève les yeux au ciel. «Trop douce souffrance, viens accomplir le sacrifice que je demande de toi. Mon cœur nage dans les délices. Mon bien-aimé Jésus, je suis avec vous sur cette Croix qui console».

Trois heures un quart. Elle élève les mains, en ouvrant davantage les bras, se tourne, met le pied gauche sur le pied droit et tombe en arrière de son haut, les bras ouverts et élevés, les mains crispées, comme clouées à la croix.

Elle dit les litanies de sainte Germaine dont chaque verset commence par : Sainte Germaine, épouse de Jésus-Christ, etc.., ou : Ma petite sœur, ô ma Germaine, etc..

Après ces litanies, qui sont admirables, elle chante sur un air de complainte, ayant les bras dans la même position. Elle est toujours sur la croix et dit :

«Chaque jour, ô mon époux du ciel, donnez à mon cœur une douceur extrême ; du haut de la Croix, ô Jésus, du haut de la Croix, jetez un tendre regard sur vos enfants qui pleurent .et qui gémissent. Mon bien-aimé Jésus, montrez-nous votre amour. Du haut du ciel, regardez vos enfants. Pitié mon Dieu, pour les pécheurs qui jusqu'ici n'ont pas écouté ! Et vous, Marie, ô ma tendre Mère, priez Jésus votre très cher Fils ; demandez qu'il ait pitié de nous !

Sans vous, mon Dieu, hélas ! sans vous, nous périssons; cachez-nous dans votre Cœur. Tendre Marie, portez tous nos cœurs à Jésus. O divin maître, nous irons tous en vous bénissant à votre saint Cœur. Il sera notre défense. Il sera le roi des hommes. Divin Jésus, faites sortir la victoire de votre Cœur adorable ; manifestez votre clémence.

Précieux trésor que la Croix ! Quel riche partage que de posséder la Croix !... Pitié mon Dieu du haut de la Croix ! pour vos enfants couvert d’un habit de deuil ! Montrez-nous la fleur d’espérance qui doit un jour nous sauver !... Marie, mon auguste mère, présentez à Jésus les plaintes de nos cœurs, et dites lui que nous désirons la paix. Votre cher Fils ne sait rien vous refuser. Apportez-nous cette fleur promise, elle est notre espérance. Hâtez ce temps de la paix ! Pitié, mon Dieu, pour vos enfants ! - O Marie, demandez à Jésus qu'il pardonne avant d'exercer sa divine vengeance ! - Nous ne périrons pas, car Marie nous le promet ; Marie, notre mère, nous protégera».

Trois heures quarante minutes. On dit une dizaine de chapelet pendant que Marie-Julie ne parle pas. - Trois heures cinquante minutes. Elle est frappée d'un coup de lance. On voit ses souffrances qui se trahissent par des soupirs de douleur, et son côté qui se contracte. Elle embrasse le crucifix qu'on lui a présenté ; elle prie tout bas et est immobile. Puis, à quatre heures :

«Mon bien-aimé Jésus, je vous adore et je vous aime de tout mon cœur. Je vous vois mort pour moi sur cette Croix ensanglantée. Là sont bien des cœurs attendris ; mais il en est d'autres qui sont bien froids et bien durs, chez qui la foi est morte. Pitié pour ces malheureux ; réveillez l'amour en eux ! Mon bien-aimé Jésus se penche avec pitié, les appelle dans sa miséricorde. «Accourez pécheurs, dit-il, c'est le temps du pardon, du repentir, de la contrition. Bientôt ce temps sera passé, je ne pardonnerai plus, ce sera l'heure de la justice, je frapperai».

Le Cœur de mon Dieu est rempli de trésors cachés et non encore connus. «Bientôt, dit le Sauveur, vous verrez combien mon Cœur possède d'amour pour vous, ô mes enfants qui avez cessé de m'offenser ! Je ne veux pas vous laisser périr, parce que vous êtes mon ouvrage ; je vous ai pardonné et vous pardonne chaque jour».

«Au pied de la Croix, pour la pauvre France, j'ai vu Marie étancher ses larmes avec son manteau. Depuis longtemps elle retient le bras de son Fils, elle suspend sa justice. Marie demande des prières aux enfants du Sacré-Cœur. Elle se fait, mendiante pour nous. Elle sollicite du Sacré-Cœur encore un peu de temps pour que nous l'invoquions nous-mêmes. Le divin Jésus pardonnera-t-il ?»

Marie-Julie voit saint François d'Assise au pied de la Croix et laisse tomber de son âme des accents dignes du fondateur, de l'Ordre séraphique.

Marie-Julie baisse les bras le long du corps. C'est le tombeau. Elle reste immobile. Puis (quatre heures et demie) elle reçoit un nouveau coup de lance, ou bien le sang de l'autre coup de lance semble l'étouffer. Elle embrasse le crucifix, sa, relique de la vraie Croix, la statue de la Sainte Vierge. Elle demande l'image de saint François d'Assise. Un prêtre en tire une de son bréviaire. Elle ne la prend pas. M. David dit : «Je sais ce que c'est, l'image n'est pas bénite» ; on la bénit et aussitôt elle l'approche affectueusement de ses lèvres. Même chose arrive pour un chapelet qu'elle refuse. M. David demande s'il est bénît. - Oui, dit-on. - La croix l'est-elle ? - Je n'en sais rien, est-il répondu, je l'avais perdue et on l'a remplacée. - On présente de nouveau le chapelet à Marie-Julie, qui ne le prend pas. Mais la croix étant bénite, elle accepte le chapelet et le baise ainsi que la croix. Elle fait des signes de croix sur le front avec sa relique qu'elle passe sur ses yeux; elle prie et souvent porte à sa bouche les croix, les chapelets, les reliques qu'elle a avec elle. Pendant ce temps de silence, on récite les quatre dernières dizaines de la deuxième partie du rosaire, plus une dizaine aux intentions de Marie-Julie.

Cinq heures. Elle se lève, se met à genoux, les mains, les yeux tournés vers le ciel.

Le séraphique père saint François d'Assise avait un amour si tendre pour mon Jésus crucifié, que lorsqu'il entendait prononcer son nom, il tombait la face contre terre et ne pouvait contenir son bonheur.

«O séraphique père saint François, je pourrai bientôt aussi vous appeler mon père et beaucoup d'autres aussi». Marie-Julie signale les faits ci-après : Saint François resta trois heures sans connaissance, quand il sentit le fer de la lance pour la première fois.

Il resta cinq heures en agonie sur le rocher. Une flamme sortait quelquefois de son cœur. - Elle voit une grâce consolante dont le jour n'est pas loin.

Cinq heures et demie. Les yeux sont ouverts. Elle donne son crucifix à baiser, lequel lui revient après avoir fait le tour de l'assistance.

Marie-Julie annonce qu'une grande abondance de grâces sortent du Sacré-Cœur de Jésus. «Mais je ne puis tout dire, s'écrie-t-elle, je parlerai en secret. Mon bien-aimé Jésus et sa sainte Mère me défendent de parler en public».

«La Sainte Vierge ne nous bénira pas aujourd'hui, ce sera Nôtre-Seigneur et le séraphique saint François.

Nous allons faire une amende honorable au Sacré-Cœur de Jésus».

Elle se prosterne et dit tout haut une prière admirable. L'assistance entière à genoux s'unit à elle. Puis elle se relève à genoux et se prosterne, présentant à Nôtre-Seigneur et à saint François tous les objets qu'elle a entre les mains, pendant la bénédiction.

Enfin elle tombe, brisée, dans les bras de sa mère qui l'assied sur son fauteuil où elle revient à la vie commune, mais pas tout de suite. Chacun se retire par discrétion, la laissant à sa famille. Chacun des assistants est heureux et convaincu.

P.S. Les derniers avis de Blain annoncent de continuels prodiges. La Sainte Vierge a promis le triomphe des bons, le bonheur de la France, après les événements dont nous ne voyons que trop les prodromes avant-coureurs. Le Seigneur paraît se réserver de tout faire, et recommande la vigilance. La Mère de Dieu fait toutefois espérer des ordres, sans autre explication.

Les extases sont de plus en plus merveilleuses ; leur publication, un jour, fera les délices des âmes pieuses.

Une lettre de Bordeaux nous affirme que feu Mgr Fournier, dans la communication donnée par lui à Pie IX, des manifestations de Blain, exposa que Marie-Julie et Berguille, la voyante de Fontet, étaient, par leurs extases, en communication intime, alors qu'elles ne se connaissent pas humainement.

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